Fours à pain : Pouvoir cuire le pain et s’en réjouir
Fours banals
Fours de mazades
La définition d’un four banal est fort simple : Il s’agit d’un four donné par un seigneur à une collectivité.
Il en va différemment pour le four de mazade dont la définition correspond à celle d’une mazade, au sens le plus général du terme. Reportons-nous à la « Monographie de la commune de Le Soulié » écrite par André Cousi, éditée par la Communauté de Communes de la Montagne du Haut Languedoc (1955) :
« … Les roturiers, très souvent, avaient formé des collectivités agricoles pour travailler les terres du seigneur et payer plus facilement les redevances, mais la Révolution Française a liquidé le régime féodal en supprimant purement et simplement le droit de propriété des seigneurs. Du même coup, les redevances payées par les collectivités agricoles travaillant le domaine seigneurial disparurent également (puisqu’on ne sait plus à qui les payer).
« Les paysans, membres de ces collectivités, se trouvèrent brusquement dans une situation nouvelle pour eux : La seule preuve qui indiquait qu’ils étaient « locataires » et non propriétaires des terrains exploités était le cens payé au seigneur. Ne payant plus le cens, ils se considérèrent comme propriétaires véritables, propriétaires en commun de ces biens.
« (…) Ces mazades (ndlr : ainsi est-ce leur définition) sont propriétés collectives des anciens tenanciers ou de leurs héritiers, et de ceux-là seuls. Ce sont celles qui subsistent aujourd’hui. Elles sont considérées comme des propriétés privées en indivis, et le partage en est aujourd’hui impossible, selon la législation en vigueur, comme il l’était autrefois selon les contrats ou la tradition. »
Poursuivant, l’auteur précise, à propos des fours à pain : « …Il est d’ailleurs curieux de constater que tous les hameaux de quelque importance dans la commune ont conservé le four comme bien de mazade. En effet, le four étant autrefois de première nécessité, les habitants des hameaux ont sans doute voulu en conserver la propriété et la jouissance pour eux seuls… »
Six fours anciens recensés
Ce sont les fours à pain du village du Soulié (en bord de route, au-dessus de la mairie), du Jounié (four privé), du Banès (en cours de restauration), de Caudezaures, de La Fajole (deux fours dont un privé) et des Sept Faux. Ce dernier est l’unique four banal de la commune, cédé au XVII° Siècle par le seigneur des lieux aux habitants d’alors.
Mémoire active
Les Solariens et Solariennes d’aujourd’hui conservent et entretiennent précautionneusement ces fours à pain et leur redonnent régulièrement vie à l’occasion de petites fêtes qui sont autant de répliques des mœurs et coutumes d’autrefois.
Car un four ne cuit pas que le pain. Il rayonne sa chaleur jusqu’à illuminer les cœurs.